« Vous venez promettre à vos sujets, lui dit le représentant des électeurs de Paris, que les auteurs de ces conseils désastreux ne vous entoureront plus, que la vertu, trop longtemps exilée, restera votre appui. »

Louis murmure : « Mon peuple peut toujours compter sur mon amour. »

Au même moment, à Saint-Germain-en-Laye, un meunier soupçonné d’accaparement de grains est conduit sur la place, jugé, condamné à mort. Et un garçon boucher lui tranche le cou, au milieu des hurlements de satisfaction !

Et dans la salle de l’Hôtel de Ville de Paris, Louis XVI sourit vaguement, écoutant les discours qu’on lui adresse. Le maire Bailly, d’un coup de pied, a écarté le petit carreau de velours sur lequel il devrait selon l’étiquette s’agenouiller. Et il parle au roi debout.

Un témoin, Lindet, pourtant adversaire de la Cour, se sent humilié par l’atmosphère de cette réception : « La contenance niaise et stupide du roi faisait pitié », se souviendra-t-il.

Mais Louis est rassuré.

Une voix au fond de la salle a lancé « Notre roi, notre père », et les applaudissements ont crépité, puis les cris de « Vive le roi ! ».

Louis peut rentrer à Versailles, bercé par le balancement du carrosse.

Il est dix heures du soir.

La reine, en larmes, l’accueille. On l’entoure, on se laisse aller, après la peur, à la joie des retrouvailles.

Le roi est vivant, rien n’est perdu.

 

Mais l’ambassadeur des États-Unis à Paris, Thomas Jefferson, qui a assisté à la réception de Louis XVI à l’Hôtel de Ville, écrit :

« C’était une scène plus dangereuse que toutes celles que j’ai vues en Amérique et que celles qu’a présentées Paris pendant les cinq derniers jours. Elle place les États généraux hors de toute attaque et on peut considérer qu’ils ont carte blanche…

« Ainsi finit une amende honorable telle qu’aucun souverain n’en avait jamais fait, ni aucun peuple jamais reçu. »

Un autre Américain, Gouverneur Morris, précise crûment :

« L’autorité du roi et de la noblesse est entièrement détruite. »

 

Louis, dans ses appartements de Versailles, s’est endormi.

Le Peuple et le Roi
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